Nicolas LETOUBLON

Wilder Wall : La photo surf & océan, c’est un art, le prolongement d’une passion, une bonne raison pour bouger ou être près de l’eau … ?

Nicolas Letoublon : Eh bien surement un peu de tout ca... Principalement une passion et un amour de l’océan, des textures de l’eau et de la beauté du surf, mais avec le temps, c’est aussi devenu une sorte d’art et une excellente excuse pour aller me poster sur les falaises de Bondi !

Wilder Wall : Qu’est-ce qui t’a amené à la photo de vagues et surf, et plus particulièrement à la photo aérienne ?

Nicolas Letoublon : Je suis un amoureux de l’océan, et je passais déjà tout mon temps au bord de l’eau, à écouter les vagues et observer les baleines passer pendant des heures. J'ai voulu voir ce que donnais ce spectacle vu d'en haut avec un drone. Et là ça a été un vrai déclic. Le surf et la faune sous-marine ont été mon premier réflexe ! J’ai commencé par les shoots classiques en face du surfer et de la vague. Mais en voulant capturer la faune, tu dois être a 90 degrés pour voir clair sous la surface. J’ai découvert cet angle par hasard un jour de gros swell, j'ai pris quelques shoots de surfers, et ca a été instantané. Je suis juste devenu fan de cet angle qui te donne tous ces contrastes, avec la vague qui déferle, le tracé de la board et les couleurs…

Wilder Wall : Sans délivrer tes « secrets de réussite » quels sont les ingrédients pour réaliser une bonne photo aérienne ?

Nicolas Letoublon : Je ne vais pas être très original ! Sans trop de surprise il te faut une belle lumière, (le mieux étant les 2 heures autour du lever ou du coucher de soleil), une vitesse d’obturation assez élevée et un oeil pour la composition de l’image. Pour ce dernier point, je ne sais pas l’expliquer, je tourne la camera dans certains angles et quand je suis satisfait je shoot. C’est pas du 100% mais je le ressens. Je me fais gentiment détester par mes amis photographes, ayant toujours quelque chose à redire sur leur cadrage ! Mais c’est extrêmement subjectif !

Wilder Wall : Ton instant photo préféré ? Une anecdote ? Une shooting un peu dingue ?

Nicolas Letoublon : Mon premier shoot de baleines restera gravé pour toujours. Je venais de recevoir le drone, j’avais volé une ou deux fois, et je voulais absolument réussir à voir et suivre une baleine au large de la plage où j’habite. Un après-midi d’août je me dirige vers mon spot habituel et j’entends des cris, des “wow” de loin ! J’ai passé plus d'une heure à voler mau dessus de 5 baleines qui ont jouées avec des nageurs, des paddlers et des enfants à 50 mètres de la côte. Je pense que tout mon corps a tremblé d’excitation pendant les 6 heures qui ont suivies !

Wilder Wall : As-tu un "Graal" photographique ? Tu le cherches, tu l'as trouvé ou approché ?

Nicolas Letoublon : Pas vraiment, j’essaye de me fixer des objectifs mais aucun n’est une fin en soi. Par exemple je m’étais dis que j’aurais beaucoup aimé être exposé physiquement cette année. Même dans une petite galerie, pour voir mes photos sur des murs… connaissant les projets de Wilder Wall, je me dis que c'est en bonne voie !

Wilder Wall : Nous cherchons tous l'émerveillement. Toi évidemment derrière l’objectif, en ligne sur la galerie Wilder Wall et demain sur un mur ! En quoi cet émerveillement peut être utile au monde ?

Nicolas Letoublon: Ca va paraitre certainement un peu bateau, mais partager de belles photos du monde qui nous entoure ne peut que donner envie de la protéger, le préserver et le respecter.

Wilder Wall : Un dernier conseil pour améliorer notre relation à l’environnement, à la nature ?

Nicolas Letoublon : Je suis persuadé que tout devrait être régit par une certaine balance, ce que vous donne l’environnement, essayer de lui rendre la pareille et lui être reconnaissant, si possible...